Félix et Léa CHARPENTIER décident de faire construire en 1897 cette villa à CHASSANT en Eure et Loir, le village natal de Léa, pour en faire leur maison de campagne. Toujours propriété de la même famille, c'est la 7 ème génération qui occupe aujourd'hui les lieux.
Miraculeusement préservés, l'atelier du sculpteur, la maison et le parc principalement boisé de deux hectares sont accessibles à la visite.
La maison est labelisée depuis 2022 "Maisons des Illustres".
L'atelier
Félix CHARPENTIER est né le 10 janvier 1858 à Bollène dans le Vaucluse. Après ses premières années d'apprentissage à l'Ecole des Beaux-arts d'Avignon, il intègre celle de Paris en 1877. Il aura comme professeur principal Pierre-Jules CAVELIER (1814-1894), et sera placé dans l'atelier d'Amédée DOUBLEMARD (1826-1900).
Il échouera de très peu au concours du Prix de Rome en 1886, mais c'est au Salon des Artistes Français qu'il obtiendra ses plus belles récompenses :
La médaille de Bronze en 1884 avec "Le Jeune Faune", celle d'Argent en 1887 avec son "Improvisateur", la médaille d'Or et le Prix du Salon avec "La Chanson" en 1890 et enfin la Médaille d'Honneur en 1893 avec "Les Lutteurs". A l'âge de 35 ans seulement il obtient la récompense suprême !
Félix CHARPENTIER est un travailleur infatigable doublé d'un merveilleux poête. C'est dans la représentation du nu féminin que ses qualités artistiques s'exprimeront le mieux.
Toute sa vie durant, il continuera à présenter avec succès ses créations au Salon des Artistes Français avec de nombreuses commandes de l'Etat destinées aux musées nationaux et étrangers.
Il est également l'auteur d'un grand nombre de monuments commémoratifs aussi bien en France qu'au Brésil principalement.
Il occupa divers ateliers à Paris toujours dans le 14ème arrondissement, et il fit même construire en 1913 son dernier atelier ainsi que sa maison au 9 de la rue de Ridder.
Léa CHARPENTIER donnera naissance le 16 août 1887 à Francine, fille unique du couple, qui se mariera à 21 ans avec le peintre italien Cesare BACCHI (1881-1971).
Francine avant son mariage en 1908 sera l'élève de son père, avec une prédilection pour la sculpture animalière. "Un Amateur de Chianti", le portrait du petit ouistiti domestiqué par la famille sera son plus grand succès.
Cesare BACCHI, médaille d'Or du Salon des Artistes Français, portraitura toute la famille, et on conserve de ses passages à Chassant de nombreuses scènes familiales et de paysages.
Quant au fils unique de Francine et de Cesare, Félix BACCHI dit "petit Lili", né en avril 1909, il s'illustra à partir de 1947 dans la "taille" de miroirs astronomiques. 431 miroirs de télescopes signés F. Bacchi, sortiront de son atelier situé au premier étage de la maison, et son télescope astronomique est toujours présent dans le parc de la Villa. Grâce aux beaux clichés d'objets célestes invisibles à l'œil nu qu'il a pu faire à la fin des années 40, il sera récompensé du Prix Klumpke-Roberts et lauréat de la Société Astronomique de France.
"Installation d'artistes", huile sur toile par José BELON Salon des Artistes Français au Grand Palais en 1909.
copyright Daniel Bacchi
Daniel BACCHI le jour de l'inauguration le 29 avril 2022, avec Luc LAMIRAULT Député d'Eure et Loir, Harold HUWART Vice-Président du Conseil Régional Région Centre Val de Loire, Eric GERARD Président de la Communauté de communes "Terres de Perche" et Alexis ROBIN Sénateur Suppléant d'Eure et Loir.
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Les monuments aux morts du sculpteur Félix Charpentier en Eure-et-Loir.
La Grande Guerre fut un tel choc sur le plan humain que tous les villages de France en conservent la mémoire avec leurs Monuments aux Morts. L’Eure-et-Loir ne fait pas exception à cette règle.
Situé au cœur du village ou dans le cimetière, ce monument à la mémoire des Enfants de la commune « Morts pour la France » nous rappelle le sacrifice humain et les drames engendrés par ce conflit mondial.
Après des initiatives privées, l’État promulgue la loi du 25 octobre 1919 sur la
« Commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre ». Il établit le principe d’une subvention aux communes envisageant d’honorer le souvenir de leurs disparus. Bon nombre de communes font aussi appel à une souscription publique.
Neuf communes de l’Eure-et-Loir, passent commande auprès du sculpteur Félix Charpentier. L’artiste œuvre sans relâche dans son atelier parisien de la rue de Ridder, entouré de ses praticiens.
Bien évidemment Félix Charpentier ne fit pas tous les monuments de l’Eure-et-Loir. Paul Deschanel lui écrit ainsi, le 10 octobre 1919 : « Dès qu’un comité sera formé à La Loupe pour l’érection d’un monument à la mémoire des soldats morts pour la France, je ne manquerai pas d’appuyer de mon mieux votre candidature auprès de son président. Je serais heureux qu’il fût /possible de vous réserver la préférence ». Mais les frères jumeaux Joël et Jean Martel, sculpteurs parisiens, remportèrent le marché.
Béville-le-Comte :
Le 23 septembre 1923, inauguration du Monument aux Morts en pierre offert par le maire M. Gaston de Pomereu d’Aligre (1861-1935), Croix de guerre 1914-1918 et maire de 1919 à 1929. L’architecte est le chartrain Albert Mayeux.
Bonneval :
Monument représentant La gloire conduisant un Poilu à la victoire, inauguré le 16 juillet 1922, en présence du conseiller-général maire de Bonneval, Émile Peigné, de M. François Durand-Bechet député et du préfet d’Eure-et-Loir, Henri Cassé-Barthe.
Signé Fx Charpentier, sur la droite. Le granit du socle provient des carrières de Jeumont (Nord).
Brou :
Inauguré le 6 novembre 1921 par M. Henri Cassé-Barthe, préfet de l’Eure-et-Loir. L’architecte est Lucien Wilhelm, résidant à Brou. Signé Fx Charpentier, sur la droite du socle.
Dans une lettre à Félix Charpentier du 27 août 1920, Eugène Fettu, maire de Combres, ne cache pas son enthousiasme : « Le poilu de Brou m’a paru superbe. C’est réellement une œuvre d’art. Ces messieurs [les praticiens] m’ont découvert l’épreuve en glaise de votre Victoire. Je suis certain que nous aurons maintenant un sujet qui fera honneur à son auteur et dont nous aurons le devoir d’être fiers. Je vous adresse à l’avance toutes mes félicitations. »
Chassant :
Un crédit de 1 500 Frs et un autre de 600 Frs sont inscrits au budget supplémentaire de Chassant de 1921, le premier pour l’érection du Monument aux Morts et le second pour l’établissement de la clôture. Le monument est inauguré le 30 octobre 1921.
L’artiste en a fait cadeau à la commune natale de son épouse Léa Lucas, ce qui explique que ce soit l’un des très rares monuments qui ne soit pas signé ».
De plus, simultanément, le sculpteur offre, en 1920, une Sainte-Jeanne-d’Arc à l’église Saint-Lubin et le 21 octobre 1921, il offre également un Christ et un bénitier à l’église.
Combres :
Le maire de Combres écrit : « Je vous accuse réception de votre lettre du 20 [janvier 1921] de laquelle j’ai retiré le projet du monument pour Combres, c’est splendide, c’est merveilleux !
Je suis ravi, votre œuvre est superbe !! Une fois de plus je rends hommage à votre très grand talent, et je voudrais le crier pardessus tous les toits de Paris ».
Le monument, une Victoire, est commandé le 29 mai 1921 par le Conseil municipal. Il est inauguré le 21 octobre 1923 sous la présidence de M. Maurice Maunoury, ministre de l’Intérieur, et en présence du statuaire et de M. Eugène Fettu, maire. Signé sur la plinthe F. Charpentier.
Dangeau :
Dans une lettre du 7 mars 1921, le maire de Dangeau, Paul Raimbert, écrit à Félix Charpentier : « Oui nous sommes satisfaits de votre « Poilu » et je vous adresse toutes mes félicitations. »
Le monument est inauguré le 1er décembre 1922. Signé F. Charpentier, à droite. Comme à Brou, l’architecte est Lucien Wilhelm.
Frétigny :
Le marché entre la commune de Frétigny et le sculpteur est passé le 30 août 1921 : « Monsieur Charpentier fournira [un buste de] poilu en bronze, moyennant la somme de 3 060 Frs, frais de transport et emballage compris ». Il est approuvé par l’ensemble du Conseil municipal le 16 octobre 1921 ». Signé sur la droite F. Charpentier.
Fruncé :
Le 15 novembre 1919, le Conseil municipal se réunit en session extraordinaire pour l’érection d’un monument aux soldats de la commune « Morts pour la patrie ». Le maire est M. Bigot. M.M. Foulon Henri et Aubin Lucien seront chargés de recueillir à domicile les souscriptions des habitants.
Le 12 septembre 1920, le Conseil vote une subvention de 2000 Frs pour l’érection du monument à la mémoire des 23 victimes du village.
L’inauguration a lieu le dimanche 13 mai 1923, jour de la fête nationale de Jeanne d’Arc, à 16 heures, en présence de M.M. Gustave Lhopiteau et Paul Bouvart, sénateurs et de M. François Durand-Bechet député.
Des cartes postales furent éditées à cette occasion.
Unverre :
Le monument est inauguré le 28 octobre 1923. Signé à droite.
De 1919 à 1925 le maire est Pierre Désiré Chevreau.
Esquisse en plâtre à la Villa Charpentier, collection Bacchi.
Tous ces Monuments aux Morts sont en pierre, à l’exception du buste de poilu de Frétigny, qui est un bronze.
Isabelle et Alain Le Guillou octobre 2023.
Unverre
Napoléon-Eugène-Louis-Jean-Joseph BONAPARTE, Prince Impérial, dit Louis-Napoléon, né le 16 mars 1856 à Paris et mort le 1er juin 1879 au pays Zoulou, est le fils unique de Napoléon III, empereur des français et de son épouse, l'Impératrice Eugénie.
Félix Charpentier réalisa le buste du Prince en 1879, et on peut le voir au Château de Compiègne ainsi qu'au musée de la Légion d'Honneur à Paris.
Merci à un collectionneur privé, Monsieur S.C. qui a bien voulu nous autoriser à publier les photographies des 4 oeuvres de sa collection et qui est à l'origine de cet article grâce à ses recherches.
Prince Impérial enfant en 1865.
Biscuit de Sèvres par Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875).
Collection particulière et photo SC.
The Late Prince Imperial.
Buste en biscuit non signé postérieur à 1879 (travail anglais).
Photo vente Osénat en 2021.
Prince Impérial en uniforme de l'armée anglaise en 1879.
Buste en terre cuite de 1879 daté et signé par Richard-Claude Belt (1851-1920).
Photo de la Royale Collection.
Prince Impérial portant les insignes de Grand Croix de la Légion d'Honneur reçus pour sa majorité en 1874.
Plâtre patiné non signé (vers 1874).
Photo vente Osénat en 2017.
Prince Impérial en uniforme d'officier anglais en 1875.
Buste en bronze signé et réalisé vers 1876 par Prosper d'Epinay (1836-1914). Fondeur Barbedienne janvier 1877.
Collection particulière et photo SC.
Prince Impérial en uniforme de l'armée anglaise en 1879.
Buste en plâtre ou marbre postérieur à 1879 et présenté lors d'une exposition sur l'artillerie royale.
Photo collection of the royal artillery.
Prince Impérial en 1874.
Buste en bronze par Bernard-Guillaume Euxode de Banes-Gardonne (1844-1891). L. Martin fondeur. Le modèle fut exposé sous le N° 2657 au Salon de 1874.
Photo vente Osenat en 2021.
Prince Impérial en habit vers 1876.
Buste en bronze non daté par Salvatore Pisani (1859-1920).
Fondeur A.Defis Ed.
Collection particulière et photo SC.
Prince Impérial mort le 1er juin 1879.
Buste en terre cuite vers 1880 par Prosper d'Epinay (1836-1914). Réalisé pour une oeuvre devant rendre hommage au Prince Impérial représenté mourant etr recueilli par l'ange Gabriel.
Photo RMN, Musée du Château de compiègne.
Prince Impérial portant les insignes de Grand Croix de la Légion d'Honneur reçus pour sa majorité en 1874.
Buste en marbre daté 1876 par Alessandro Rossi (1820-1891).
Photo fondation Casa de Alba.
Prince Impérial en habit en 1877.
Buste en plâtre patiné signé et daté par Rollin.
Collection particulière et photo SC.
Prince Impérial en habit vers 1878.
Buste en bronze vers 1879 par Félix Charpentier (1858-1924).
Photo musée de la Légion d'Honneur.
Deux clips tournés à la Villa Charpentier.
Présentation du spectacle du 3 juin 2023
Présentation de la Villa Charpentier.
L'Echo Républicain. 14 juillet 2024
Musée des beaux-arts d'Arras (dépôt du musée d'Orsay) :
Crédit: Photo (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
NOS OEUVRES S'EXPOSENT :
Musée des beaux-arts de Châlons en Champagne :
Musée Gustave Courbet d'Ornans :